MACHINE À PIEDS #04 / Ged
ECOUTEZ / LISTEN
Il avait fallu traverser des buissons d’ajoncs
touffus et mon corps, mal protégé par des vêtements d’été, alors que nous
n’étions encore qu’au mois de mai, saigne çà et là, couvert d’égratignures.
En contrebas, sur le sable, une ampoule clignote,
reliée par un fil à des souvenirs ténus. Synopsis improbable de court-métrage
en attente. Dans ta robe couleur soufre, tu avances implacable, quand bien même
tu ignores tout du rôle qui t’est dévolu.
Courir, trébucher, rouler sans rien à quoi
s’accrocher, s’abîmer dans l’écume, les cheveux mêlés de sable. Engranger de
l’expérience.
We had to get through thick gorse
bushes and being ill prepared in my summer clothes despite it being only May, I
bleed here and there covered in scratches.
Down below, on the sand, a light is
flashing, connected to a strand of vague memories.
Unlikely synopsis of future short films. In a dress the colour of
sulphur, you approach decisively, despite knowing not what part you may be
given.
To run,
to stumble, to fall with nothing to cling to, to crash into the crest of the
waves, hair entangled with sand. To rake in that experience.