dimanche 24 février 2013

ASSAYA  /  Frédéric Perroux
ECOUTER/LISTEN 



Des boubous bariolés se succèdent sans cesse
Et il m’est impossible d’identifier quiconque
Je remarque au passage des mélanges audacieux
Des sourires aux dents blanches et des tresses infinies
Des scarifications ornent parfois la joue
De jeunes femmes fières et droites
Qui marchent sans me voir et s’en vont affairées
Vers d’étranges devoirs qu’on ne peut deviner

Le poids de  leurs cabas chargés de fruits sucrés
Ne semble pas gêner le rythme chaloupé
Qu’à leur corps longiligne leurs fins pieds nus imposent
En se posant à peine sur la terre poussiéreuse
Sablonneuse rouge et ocre qui est comme un tapis
Spécialement apprêté en vue du défilé
Que personne n’a le temps de vraiment apprécier
A part moi blanc oisif qui ne le mérite pas.
Multicoloured bubus one by one in a never ending stream
Impossible to determine who is who
At times I notice audacious colour combinations,
Smiles of pure white teeth and then infinitely long plats.
Their cheeks decorated with scarifications
Young women proud and upright
Walk pass me without a look intent on pursuing
Some mysterious duties unknown to all

Their heavy sweet fruit laden baskets
Never interfere with the sway in their step imposed
To their slender figure by their thin bare feet
Hardly touch the dusty ground like ruddled sand
Laid out as a ceremonious carpet to suit a parade
No one has time to admire
Apart from the undeserving idle white man that I am.